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    Voici la Vigie N°12, la newsletter de la CFDT de Vélizy. parution et sujets aléatoires…

    Deux sujets qui font échos à notre site de Vélizy et à PSA.

    ==> la spécificité française des investissements, les salariés seraient-ils le problème majeur de nos entreprises ? Rapporté à PSA, n’y va-t-il pas une tendance lourde de « moins de collaborateurs = moins de problèmes ! »

    ==> la profonde difficulté de nos dirigeants à discuter d’égal à égal avec des représentants des salariés. Ah zut alors ! c’est tellement plus simple en France ! avec une entente de syndicats construite à coup de clientélisme, qui me servent de courroie de transmission…. Alors je reprendrais une formule que notre X.CHEREAU national affectionne : « bla bla » à propos de la co construction dont il nous vante les mérites…. La CFDT PSA a noué le contact avec IG METAL et commencé à travailler en commun, car les problématiques sont communes, ensemble nous sommes plus fort.

    Pourquoi les entreprises investissent beaucoup mais créent peu d'emplois :

    Marie Bellan Le 26/10

     

    Dans le secteur manufacturier, la France affiche un taux d'investissement de 25,7 % contre 19 % en Allemagne. - Shutterstock

    Moins compétitives que leurs homologues allemandes, moins présentes à l'export, les entreprises françaises investissent pourtant plus que leurs voisines européennes. Mais ces investissements se font davantage sur l'innovation et la conception des produits que sur leur fabrication, souvent délocalisée.

    Les entreprises françaises investissent trop peu. Combien de fois a-t-on entendu cette critique à l'égard des acteurs économiques de l'Hexagone ? Et si c'était tout le contraire ? L'étude sur le sujet publiée ce vendredi par la Fabrique de l'industrie, l'OFCE et France Stratégie, dont « Les Echos » ont obtenu copie, bat en brèche plusieurs idées reçues.

     

    Premier constat :  les dépenses d'investissements des entreprises françaises sont en réalité plus élevées que chez la plupart de nos voisins européens, à commencer par l'Allemagne. En 2016, ces dépenses représentaient 25,7 % de la valeur ajoutée en France contre 19 % en Allemagne. Ce constat se décline dans la plupart des grands secteurs d'activité, à l'exception notable de l'agriculture où le taux d'investissement est depuis une dizaine d'années bien moindre en France que de l'autre côté du Rhin, pour des raisons qui tiennent essentiellement à la taille des entreprises.

    Paradoxe de l'investissement français

    Dans le secteur manufacturier, au contraire, la France affiche un taux d'investissement de 25,7 % contre 19 % en Allemagne. Seule la Suède, en Europe, fait mieux que la France sur ce segment. Et si la France avait la même composition que l'industrie allemande, on obtiendrait, selon l'étude, un taux d'investissement encore plus élevé, de 35,2 %. Le problème, c'est que cet effort d'investissement conséquent ne se retrouve pas dans les données macroéconomiques usuelles, qu'il s'agisse des chiffres du commerce extérieur ou de la productivité française.

    « Le paradoxe de l'investissement français peut venir du fait que nos investissements sont concentrés sur les actifs immatériels. Or les effets positifs de ce type d'investissement sont en général longs à se matérialiser », note Sarah Guillou, économiste à l'OFCE et coauteur de l'étude. La part des investissements en logiciels et base de données des industries manufacturières françaises atteint 21,2 %, là où l'Allemagne n'est qu'à 5,5 % et l'Espagne à 4,3 %.

    En revanche, les entreprises tricolores investissent peu dans les machines et les équipements et, quand elles le font, il s'agit davantage de renouveler des équipements que de moderniser les capacités de production. Le dispositif de suramortissement mis en place à la fin du quinquennat Hollande n'a amélioré ce constat qu'à la marge. Et  le nouveau dispositif voté dans le budget 2019 devrait avoir des effets modérés également.

    Préférence pour l'immatériel

    Cette préférence française pour l'immatériel s'explique par la fiscalité. « Le fait que le crédit impôt recherche soit un dispositif stable depuis des années induit des comportements de long terme qui façonnent le tissu économique », souligne Sarah Guillou. Pour optimiser leur investissement, les entreprises françaises ont donc plutôt tendance à concevoir leurs produits en France, avec des équipes de chercheurs, de designeurs et de concepteurs, tout en délocalisant leur production dans des pays à moindre coût. L'industrie automobile est un parfait exemple de cette répartition des tâches.

    La conséquence de cette préférence pour la conception et l'innovation, au détriment de la production, donne  de piètres chiffres à l'exportation pour les entreprises manufacturières françaises, mais leur profitabilité n'en est pas pour autant touchée, au contraire. « Les entreprises françaises font des choix économiques rationnels, à leur échelle, et d'ailleurs, la profitabilité des grands groupes est au plus haut depuis cinq ans. Mais leur schéma d'investissement tarde à porter ses fruits pour la France au niveau macroéconomique, notamment en termes d'emploi », estime Rémi Lallement, coauteur de l'étude et chef de projet à France Stratégie.

    En d'autres termes, l'économie de l'immatériel, qui est essentielle pour que la France soit compétitive dans le futur, reste pauvre en emplois. « Il faut bien sûr miser sur l'intelligence, l'économie de la connaissance mais l'enjeu est de combiner mieux ces éléments avec les activités de fabrication et non d'aller vers une 'France sans usines' », conclue Rémi Lallement.

    Marie Bellan   

     

    Un dialogue social difficile à construire entre Peugeot et IG Metall d’Opel ( les clefs du social)

     

    Manifestement, la direction de Peugeot a beaucoup de mal à s’adapter au dialogue social à l’Allemande. Après un bras de fer sur les questions d’emplois et de salaires durant l’hiver pour aboutir à un accord plutôt favorable au syndicat allemand IG Metall, les dirigeants de Peugeot envisageraient de vendre une partie du centre de recherche d’Opel considéré comme une « perle d’Opel » et son identité « made in Germany ». De quoi agacer le dirigeant du Betriebsrat (équivalent du CSE) de Rûsselsheim alors cette question n’avait pratiquement pas été évoquée lors du rachat de la marque. Retour sur un conflit qui montre que le consensus à l’allemande n’est pas spécialement un fleuve tranquille !

    Un conflit difficile durant l’hiver :

    Confrontée à des questions lourdes de compétitivité de la marque Opel vis-à-vis des autres marques de Peugeot (dans certaines unités, un véhicule Opel coûterait deux plus cher), la direction de Peugeot proposait aux représentants du personnel de ne pas appliquer l’accord national de la métallurgie signé entre le patronat et IG Metall (augmentation des salaires de 4,3 %) et de supprimer un certain nombre de primes au 1er janvier 2019. À cela s’ajoutait le projet de supprimer 4 000 emplois. Un site était particulièrement menacé en Thuringe (ex Allemagne de l’Est). Tout cela contre des engagements pour le moins flous de la part de la direction.

    Autant dire que les représentants d’IG Metall étaient très remontés, accusant Carlos Tavares (PDG de Peugeot) de « benchmark junkie sans idée pour Opel ». Les politiques aussi, puisque l’affaire est remontée jusqu’à la Chancelière Angela Merkel qui exigeait que Peugeot respecte les engagements pris lors du rachat. La direction de son côté accusait les syndicats de déni de réalité et de position dogmatique. Les échanges étaient donc pour le moins rudes à la limite de la rupture entre les différents acteurs du conflit.

    Mais, comme toujours en Allemagne, après d’âpres négociations, un accord est intervenu en mai 2018. L’accord de la métallurgie ne sera pas appliqué et certaines primes seront supprimées à partir de janvier 2019. En contrepartie, le site de Thuringe sort renforcé, le centre de développement obtient de nouvelles missions. Le nombre de suppressions d’emploi est limité à 3 700 et le programme de départs volontaires très avantageux, qui aurait pu déstabiliser l’entreprise, est largement revu à la baisse. Au final, il s’agit d’un accord équilibré entre les deux parties.

    Si tous les acteurs se sont félicités de cette conclusion qui pourrait sortir Opel de ses difficultés à l’horizon 2021, elle démontre la difficulté d’une entreprise française à s’adapter au dialogue social allemand. Habituée au passage en force, elle a dû s’adapter aux règles et usages du dialogue social allemand qui s’appuie sur un syndicalisme puissant mais aussi la volonté de parvenir à une solution négociée.

    Une leçon que Peugeot a du mal à retenir

    Comment expliquer la récidive de Peugeot qui laisse ses intentions filtrer dans la presse concernant le centre de recherche de Rüsselsheim centre historique de la marque ? Gageons que, malgré une nouvelle tension entre direction et IG Metall, il sera encore trouvé une solution de consensus.

     

     

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    Forfaits jours des cadres et déplacements : plusieurs d’entre vous nous ont posé la question sur la récupération des déplacements effectués « hors temps de travail ».

     Le forfait jour concerne les cadres en position C, A1, A2, PI, PII, PIIIA, PIIIB et PIIIC.

     Le forfait jour s’applique aux cadres (à temps plein) chez PSA (application des 35H en 2000, avenant du 26/06/2000 de l‘accord du 4 mars 99). Soit les cadres ont signé un avenant à leur contrat de travail, si celui-ci est antérieur au 26/6/2000, soit le contrat est postérieur à cette date et le forfait jour s’applique directement.

     Le forfait jour a pour base 218 jours travaillés dans l’année (217 –la journée de solidarité).

     Nous avons posé la question à notre service juridique concernant la récupération des temps de déplacement sur le WE (Chine, US…). Force est de constater qu’avec les lois travail récentes, le sujet s’est encore complexifié.

     Demander au salarié d’assurer une comptabilité de ses jours travaillés reste compliqué (par rapport à un total de 217 J, sur une référence horaire qui reste floue).

     La journée de travail du forfait jour a 2 bornes extrêmes :

     =>  la borne minimum peut aller jusqu’à un passage sur le lieu de travail de quelques minutes ou de l’envoi de quelques mail en télétravail…

     => la borne maximum c’est le respect des 11H de repos journalier (20H/7H par exemple)

     Dans le cas d’un déplacement le WE (samedi ou dimanche), tard le soir ou tôt le matin, nous préconisons de récupérer le plus rapidement possible.

     

    Concrètement comment le met-on en œuvre ?

     Le salarié cadre a de par sa fonction une certaine autonomie (l’autonomie est la condition de validité de la convention en forfait jour).

     Le salarié cadre organise son emploi de temps de manière à dégager une ou plusieurs demi-journées de récupération (suivant l’ampleur de ses « dépassements »). Et si possible immédiatement dans la semaine qui suit son retour de déplacement.

     Le hiérarchique devra être informé de cette disposition (« demain vendredi après midi je ne suis pas là, je me suis organisé pour»).

     Ce mode de fonctionnement est le seul à ce jour concrètement applicable, il permet de réduire la sur exposition au burn-out des cadres exposés.

     Le mot de la fin :  « les cimetières sont remplis de personnes indispensables… »

     Pour aller plus loin : http://www.wk-rh.fr/preview/EhHlEjBeDgCfDh/edition/ltt/lamy_temps_de_travail/360-55_comment_le_forfait_annuel_en_jours_fonctionne-t-il_

      

    C GHOSN et K MBAPPE ont le même salaire, et pourtant…..

      Carlos Ghosn gagne 15 millions par an et Mbappé 17,5 millions. Pourtant, avant même l’affaire japonaise, la rémunération du patron a toujours fait polémique, alors que celle du footballeur, si elle est jugée extravagante, ne suscite pas l’opprobre. L’opinion publique semble faire une différence entre les deux. D’un côté, il y a un héros auquel les jeunes s’identifient, et de l’autre, un personnage jugé cupide et au service d’intérêts financiers. Aux yeux de l’opinion, l’un semble donner, et l’autre prendre.

     Qu’est-ce qui peut expliquer cette différence d’appréciation ? Ca n’est pas l’utilité sociale, puisque le patron du constructeur préside aux destinées de 500.000 personnes dans le monde, c’est considérable. L’utilité sociale d’un Mbappé n’est pas discutable, mais elle est d’un autre ordre, il nous fait plaisir en jouant. 

     Ce n'est pas la réussite qui les différencie

     Ça n’est pas non plus la réussite qui les différencie, puisqu’ils sont tous les deux champions du monde, Carlos Ghosn ayant porté son entreprise au rang de n°12 planétaire, dans une compétition industrielle qui n’est sûrement pas plus facile que celle du ballon rond.

    Alors, c’est parce qu’il s’agit du monde de l’entreprise pour Carlos Ghosn ? En partie. Un patron a du pouvoir sur les autres, ses salariés. Ce qui rend ses décisions par définition contestables. Ces décisions peuvent en effet contrarier les intérêts individuels, au nom du client ou de l’actionnaire.

    Rien de cela dans le foot, où les joueurs sont comme des artistes, des solitaires. Mais uniquement. C’est la légitimité de la position, et donc de la rémunération, qui est en jeu. Un Mbappé avait tout contre lui, à Bondy, en région parisienne. S’il est au firmament, c’est qu’il a un talent extraordinaire, qui n’appartient qu’à lui, car il n’avait ni les réseaux, ni les études pour réussir. Donc il mérite son argent.

     

    Une appréciation différente des salaires des patrons

     

    Chez les patrons au contraire, on va souvent soupçonner les connivences et la consanguinité de l’élite française : toujours les mêmes milieux, toujours les mêmes écoles. Carlos Ghosn est un polytechnicien. Ce qui jette un doute sur les mérites propres du patron : qu’est-ce qui lui appartient vraiment dans sa réussite.

    Si l’accès aux fonctions de patron était plus ouvert, ce serait différent ? C’est probable. Regardez la différence d’attitude sur les salaires en Allemagne, où un apprenti peut devenir patron d’une très grande entreprise, par la promotion interne. Ca change tout. Regardez encore aux États-Unis, où il y a certainement davantage de self made men que chez nous, et où les Américains n’ont pas le même rejet de la fortune.

     

    Des salaires qui explosent

     

    Ce qui est frappant, c’est que dans les deux cas, patrons et footballeurs, les salaires ont explosé. J’ai fait les calculs. Un Dominique Rocheteau, star du club de Saint-Étienne en 1976, gagnait l’équivalent de 125.000 euros annuels d’aujourd’hui.

    C’est-à-dire 136 fois moins que Kylian Mbappé, au même âge. Et pour le même talent. Côté patron, un Jacques Calvet, qui dirigeait Peugeot dans les années 1980, gagnait 45 fois le SMIC. Alors que Carlos Ghosn est à plus de 800 fois.

    La raison en est toute simple. Kylian Mbappé fait gagner beaucoup, beaucoup plus d’argent à son club et ses sponsors que Dominique Rocheteau à Saint-Étienne, parce que les retransmissions des matches sont désormais mondiales. Et c’est la même chose pour Carlos Ghosn. C’est la mondialisation qui a fait exploser le salaire des stars.

     

    Pour ceux qui n’étaient pas présents ce jour sur Vélizy nous avons distribué un communiqué de presse commun IG Metall – CFDT.

     

    Ce communiqué a été distribué sur les sites de PSA France et d’Opel en Allemagne.

     Ce communiqué présent sur notre blog : http://cfdt-psa-velizy.eklablog.fr/

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